Voilà les Nouveaux
Cahiers pour la Folie n°1

Mar 18 2011

Et voilà, comme annoncé précédemment, le nouveau numéro vient de sortir, auquel une certaine Essy a participé, mon double né d’une petite erreur de frappe.

Il est visible et téléchargeable sur le blog de Médiapart, ou téléchargeable sur le site du Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire, dont certains de ses membres sont en grande partie à l’origine du projet.

Et il sera bientôt sorti de l’imprimerie, je mettrai ici les infos pour se le procurer quand elles seront disponibles.

Projet riche et passionnant s’il en est, puisque l’objet est rempli de poèmes de ceux qu’on ne peut classer dans la norme, de textes pamphlétaires ou témoignages de « soignants », de photographies d’une chambre d’isolement inédites, de tout un tas de merveilles qu’il n’est pas donné de lire souvent, et qu’il est absolument indispensable de découvrir pour avoir une idée de ce qui se passe derrière ces enceintes inaccessibles.

On encense Frederick Wiseman, qui vient de sortir son dernier film, et c’est justifié: l’auteur de Titicut Follies a fait beaucoup dans ce domaine. Mais aujourd’hui, en France, tout être un tant soit peu engagé dans des réflexions politiques, se doit de savoir, au moins un peu, ce qu’il se passe dans les hôpitaux psychiatriques, loin du folklore des infos, car ce système est tout à fait représentatif d’une tendance nationale à écarter et écraser les originaux.

Les « soignants » qui participent à ce numéro, comme au précédent, plus impliqués les uns que les autres dans une pratique humaniste, se battant contre la nouvelle réforme de la psychiatrie qui n’en finit pas de plonger dans les méandres de la sécurisation (de l’intérieur pour préserver l’extérieur) et d’oublier le soin, paraissent rares et précieux pour quelqu’un comme moi qui connait la psychiatrie du point de vue de la famille du soigné. Et ils le sont, certainement.

« L’envers d’un cauchemar incroyable : celui de la santé mentale obligatoire et contrôlable, une docilité sociale qui rappelle des heures sombres des totalitarismes. » –Michel Hessel–

Et puis il y aussi un festival en ce moment, organisé en bonne partie pour des membres du Collectif des 39, et c’est jusqu’au 3 avril au Lieu-Dit dans le 20° (concerts, expos, projections, débats, conférences, et d’autres formes inclassables). Toutes les infos ici. A ne pas manquer dimanche 20 mars à 15h, un documentaire sur des héritiers de Fernand Deligny en Lozère, Solstices.